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Le blog  de la CGT d'Aéroports de Paris

L'histoire du 1er mai

28 Avril 2017, 22:53pm

Publié par CGT Unilever

Extrait d'un article de la CGT UNILEVER

Nous vous invitons à prendre le temps de lire cet article, afin de rendre sa véritable signification au premier Mai.

Le 1er mai est le seul jour férié, chômé et payé reconnu par le code du travail, mais combien parmi nous connaissent l’origine et la véritable signification de cette journée célébrée partout dans le monde ?

Petit historique :

Fin 1884, la fédération syndicale américaine de l’époque décide de placer à l’ordre du jour la conquête de la journée de 8h sans perte de salaire (à l’époque on travaille 14 h/jour, 6 jours/semaine !) et fixe comme échéance une journée nationale de Grève au 1er Mai 1886. Ce jour-là des grèves et des manifestations éclatent partout.

Dés le lendemain à Chicago, une première provocation policière fait 6 morts, une deuxième le surlendemain 17 morts, 5 leaders ouvriers sont arrêtés, condamnés à mort et pendus !

Dans tous les pays industrialisés à l’époque, les exigences des travailleurs étaient les mêmes face à l’exploitation capitaliste. Et déjà à cette époque le patronat s’opposait à ces revendications en invoquant « la concurrence internationale ».

C’est pourquoi en 1889 le congrès International Ouvrier de Paris pris la décision d’une journée de lutte des travailleurs pour leurs revendications et leur émancipation. La date du 1er Mai fut retenue en hommage aux militants ouvriers américains assassinés.

La résolution adoptée eut le texte suivant : « Il sera organisé une grande manifestation internationale à date fixe, de manière que, dans tous les pays et dans toutes les villes à la fois, le même jour convenu, les travailleurs mettent les pouvoirs publics en demeure de réduire légalement à huit heures la journée de travail et d’appliquer les autres résolutions du congrès international de Paris ».

Dés le 1er Mai 1890 des centaines de milliers d’ouvriers font grève et manifestent malgré la répression partout dans le monde.

Le 1er Mai 1891 en France à Fourmies (Nord) l’armée tire dans la foule : 10 morts.

Le 1er Mai 1906 à Paris, la répression fait 2 morts, 800 arrestations.

1919, par crainte de la révolte ouvrière, gouvernement et patronnât cèdent la journée de 8h … mais sur 6 jours.

Il faudra la Grève Générale de Mai-Juin 1936 pour arracher la loi des 40h (8h x 5 jours), les congés payés, la généralisation des conventions collectives, l’augmentation moyenne des salaires de 20%. . .

A réfléchir :

Aujourd’hui la dernière attaque en date, avec l’accord « sécurisation de l’emploi » ou « l’Accord National Interprofessionnel » du 11 janvier 2013 constitue une régression sans précédent de nos droits et une remise en cause des garanties liées au CDI pour faciliter les licenciements. Accord retranscrit dans la loi par le gouvernement. Loi Macron...

Depuis de nombreuses années tous nos « acquis sociaux » sont progressivement remis en cause . .

Et où tout est bon « crise de la dette, compétitivité, concurrence internationale, chômage massif » pour nous pousser à la résignation !

De ce petit rappel historique souvenons-nous que l’on obtient que ce que l’on impose collectivement !

Le 1er mai n'appartient qu'aux salariés !!!

Depuis ce jour, en France, le 1er mai a toujours été pour les militants ouvriers et les syndicalistes, une journée de manifestations, de lutte et de revendication...

La fusillade du 1er mai 1891 à Fourmies est entrée à jamais dans l’histoire de France et des luttes sociales ouvrières !

L'histoire du 1er mai

La fusillade du 1er mai 1891 à Fourmies est entrée à jamais dans l’histoire de France et des luttes sociales ouvrières !

La ville de Fourmies a atteint son apogée industrielle et démographique en 1891. Elle compte alors près de 16 000 habitants, en majorité des ouvriers qui vivent des conditions d’insalubrité importante. Parallèlement à une baisse de salaire de 10 à 15 % entre 1882 et 1891, le prix du pain a augmenté de 20 % et celui du charbon de 44 %. Durant l’hiver 1890/1891, plus de 2 000 personnes sont ainsi secourues par le bureau de bienfaisance de Fourmies. Le contraste avec la richesse du patronat est de plus en plus insupportable et révoltante pour l’ouvrier. A l'approche du 1er mai, on craint des mouvements de grèves plus fort qu’en 1890.

Début avril, la journée du 1er Mai 1891 à Fourmies est préparée par des responsables du Parti Ouvrier Français, tels Hippolyte Culine et Paul Lafargue (gendre de Karl Marx, futur député du Parti Ouvrier en novembre 1891 à Lille). On y dénonce les « conditions de travail déplorables » et on revendique la journée de 8 heures de travail. Selon le programme, les ouvriers étaient invités à porter à 10h leurs revendications à la mairie.

Des festivités l'après-midi et un bal en soirée étaient également inscrits au programme.

Nous sommes le 1er mai 1891.

A 9 heures, la plupart des ouvriers de la ville sont en grève.

Une seule filature reste en activité. Après une échauffourée avec les gendarmes à cheval, quatre manifestants sont arrêtés. Le premier slogan de la journée « c'est huit heures qu'il nous faut " est alors devenu "c'est nos hommes qu'il nous faut ». Le reste de la journée se déroulent sans aucun incident majeur.

En début d'après-midi, le maire de Fourmies promet de relâcher à 17h00 les ouvriers qui avaient été arrêtés le matin.

Il est 18h15, place de l’église, face à la mairie de Fourmies, les 4 grévistes emprisonnés le matin à la mairie n’ont toujours pas été libérés.

Près de 200 manifestants arrivent alors sur la place et font face aux 300 soldats équipés du nouveau fusil Lebel. Il est 18h20, les cailloux volent, la foule pousse. Pour se libérer, le commandant Chapus fait tirer en l'air. Il est presque 18h25, le commandant Chapus s'écrie : « Feu ! Feu ! Feu rapide ! Visez le porte-drapeau ! »

La troupe tire et teste leur nouveau fusil Lebel.

La fusillade va faire une trentaine de blessés et neuf morts, dont 4 jeunes femmes et un enfant, parmi lesquels Maria Blondeau, jeune ouvrière de 18 ans tenant dans les mains un bouquet d’aubépine, Kléber Giloteaux, un jeune de 21 ans ou bien encore Emile Cornaille, âgé de 11 ans avec dans sa poche une toupie...le 1er Mai 1891 n’aurait jamais du se terminer dans un bain de sang...

L'histoire du 1er mai
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